mercredi 4 décembre 2013

Lettre à un inconnu






IOAN SUHOV

X F

16 ans



Lettre à un inconnu

Il faisait très froid dans la ville; les lumières scintillaient doucement. Tout paraissait parfait dans le monde où personne ne parlait plus. Ce monde, étrange pour beaucoup de gens, le rendait content, lui. Cette situation d’être isolé ou, comme il disait, „isolé par choix”, semblait très curieux pour sa famille.
Il était toujours un mystère pour ses amis, qui ne pouvaient pas comprendre les raisons pour lesquelles il refusait de connaître de nouveaux gens ou de lier des relations d’amitié. Et l’histoire commence ici, la journée après la fête de Saint Nicolas, quand notre héros, un homme entre 40 et 50 ans se dépêchait d’arriver à temps au boulot. Bien sûr, quand on a dit qu’il était isolé, vous ne devez pas penser aux moines qui renoncent à la société pour se vouer à Dieu, mais vous devez penser à un cas bizarre, d’un homme qui n’éprouve pas la joie de vivre, même s’il a tous les motifs  d’être heureux ou de devenir très facilement plus heureux.
Pendant le  voyage au travail, il pouvait observer de sa petite fenêtre de train comme la neige comblait tout: les rues, les maisons, les carrefours et toute cette blancheur l’intriguait énormément car son âme froide ne lui permettait pas de les comprendre au sens spirituel.
Après être arrivé à l’emploi, les observations du matin ont été temporairement oubliées vu le travail machinal. Le soir, dans son bureau, qui était au dernier étage d’un grand bâtiment d’affaires, sur son pupitre,  il a trouvé une lettre.
Le message de la lettre était très court : „Joyeuse fête de Saint Nicolas !”, ces lettres étant écrites en rouge sur une petite photo avec un paysage citadin où des enfants jouaient heureusement dans la neige. À l’instant, il a mis cette lettre dans sa serviette de travail sans lui accorder  de l’importance, comme si c’était un simple document professionnel.
En arrivant à la gare, il a senti encore une fois le froid et il a levé les yeux pour voir l’horloge et compter combien de temps il y avait encore jusqu’à l’arrivée du train.  Enfin, il est allé dans son compartiment  où deux  autres hommes attendaient fatigués leur arrivée à la destination.
Tout à coup, il est entré dans un état de rêverie. Il a vu et revu tous les moments où il était heureux, tous les moments avant cet emploi, tous les moments où il se sentait vraiment bien. Après, il a regardé plus qu’une fois la petite lettre de félicitations. Comme si une autre personne était entrée dans son corps, il a  crié „Oui, je serai heureux !”. Pour quelques secondes, ses compagnons de train l’ont regardé comme s'il était un fou, mais leur intérêt est très vite disparu.
Il réfléchissait : „Quoi que je fasse et quoi que je travaille, la vie sans bonheur n’a pas de sens »
A ce moment-là, il s’est réveillé et il a constaté qu’il avait rêvé en regardant un film de la saison de fêtes.  Il a fait la connexion entre le sujet de ce film et son rêve, mais la véridicité du deuxième était en train de le rendre encore plus soupçonneux.
Et on peut dire que cette suspicion ne le quittera plus pour beaucoup d’années, dorénavant.
Il avait traité ce rêve comme une mise en garde pour ce qu’il avait pu devenir. Ce rêve a été comme un ange gardien, mais dans son cœur il  a reconnu les mérites de son patron, le très bon Saint Nicolas, qui lui a offert un des plus grands cadeaux de sa vie : une prémonition qui le garderait de devenir un homme dont la vie est subordonnée à l’argent.
Pour remercier, chaque année il choisit au hasard des adresses qu’il voit dans ses promenades, il écrit un message simple mais de tout son cœur :„Joyeuse fête de Saint Nicolas”,  il envoie aux gens inconnus des cartes de vœux pour que la même joie que celle ressentie dans son rêve les envahisse et les protège.



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